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Un aéroport expérimente les connexions de données rapides David Freedman

Source : icholakov – stock.adobe.com

 

Près de 15 millions de passagers transitent chaque année par Dallas Love Field (DAL), l’un des plus grands aéroports de l’État du Texas. Au DAL comme dans tous les aéroports du monde, les voyageurs espèrent pouvoir se connecter à leurs données.

Que ce soit pour vérifier les détails d’un vol, appeler au bureau ou donner des nouvelles à leur famille, ils ont besoin de communiquer. Et comme de nombreux aéroports, Dallas Love Field n’a pas toujours été en mesure de proposer un accès haut débit aux réseaux Wi-Fi et cellulaires. Aux heures de pointe, les connexions Wi-Fi traditionnelles arrivent vite à saturation avec des milliers de connexions simultanées, notamment pour exécuter des applications gourmandes en bande passante comme le streaming audio ou vidéo, les appels en visio et le partage de photos. De plus, les aéroports jouissent généralement d’une mauvaise couverture mobile du fait que les opérateurs de téléphonie mobile ne sont pas autorisés à installer d’antennes à proximité des pistes.

Un spectre de fréquences en cours de test

Il n’y a pas que dans les aéroports que l’on peut rencontrer des utilisateurs frustrés par des connexions trop lentes ou des réseaux Wi-Fi et mobiles inaccessibles. C’est le cas dans la plupart des endroits très fréquentés. « C’est partout la même chose : dans les aéroports, les stades, les usines, les immeubles de bureaux, les gens veulent une meilleure connectivité », explique Derek Peterson, ingénieur de formation et directeur de la technologie chez Boingo, un fournisseur de services réseau actif dans le monde entier.

Se plaindre de la vitesse de connexion est en effet un sujet de conversation récurrent, mais en 2018, l’aéroport de Dallas Love Field est passé à l’action. Grâce à sa collaboration avec Boingo, DAL est devenu le premier grand aéroport américain à installer un réseau de données LTE privé, ce qui revient en gros à gérer une compagnie de téléphone privée au sein de l’aéroport. Ce réseau LTE fournit aux voyageurs une connexion haut débit similaire à ce que proposent les opérateurs téléphoniques, du moins quand le signal est bon.

Pour couvrir le site, Boingo et DAL ont choisi la technologie de réseau OnGo, un standard de l’industrie pour le système CBRS (Citizens Broadband Radio Service) dans la bande de fréquences des 3,5 GHz, actuellement sous-utilisée. Opter pour le CBRS leur évitait de devoir disposer d’une licence d’exploitation pour une partie du spectre utilisé par les opérateurs mobiles. Ces licences sont en effet très coûteuses et, dans beaucoup de régions, tout simplement indisponibles. Toutefois, le réseau OnGo était si nouveau que Boingo et l’administration de l’aéroport ont dû demander une licence d’exploitation temporaire spéciale auprès de la FCC (Federal Communications Commission), étant donné qu’il s’agissait d’abord de l’exploiter à titre expérimental en vue de prouver que ce réseau n’allait pas interférer avec ceux des opérateurs mobiles et les autres types de signaux. « Nous pouvons ajuster la puissance du signal », explique Derek Peterson, « il doit être assez puissant pour couvrir le site, mais pas trop non plus, pour ne pas provoquer de problèmes par rapport aux réseaux extérieurs. »

Le principal inconvénient du CBRS est qu’il s’agit d’une technologie si récente que beaucoup de téléphones mobiles ne sont pas équipés pour y accéder, même s’il est prévu que 90 % des smartphones seront compatibles d’ici 2023. Selon Peterson, la mise en place de réseaux CBRS dans des sites aussi fréquentés du public devrait se populariser à travers le monde au cours des années à venir. L’aéroport de Dallas Love Field est à ce titre un véritable pionnier dans le domaine. En plus de sa valeur d’expérience destinée à prouver à la FCC que de tels réseaux peuvent être mis en place sans gêner les réseaux des opérateurs mobiles, le réseau de DAL est devenu indispensable à la bonne marche des opérations internes de l’aéroport. Lorsque les téléphones des particuliers seront équipés pour le CBRS, le réseau de DAL sera déjà prêt à l’emploi. De plus, le réseau peut facilement être mis à niveau pour passer du LTE à la 5G, la nouvelle norme plus rapide qui est en train d’être déployée un peu partout à travers le monde.

Le transfert rapide de données peut aussi être assuré par la photonique sur silicium. Cette technologie est plus rapide et affiche une portée bien plus étendue du fait que les photons se comportent à la fois comme des particules et comme des ondes. Les progrès réalisés dans ce domaine permettent d’utiliser des circuits intégrés photoniques pour réduire la taille des circuits imprimés en éliminant les bus parallèles pour les liaisons optiques. Si la photonique sur silicium peut offrir des vitesses plus élevées sur de longues distances avec des puces plus petites, on le doit au laser silicium hybride développé par Intel. Les modules émetteurs-récepteurs dédiés plus puissants – mais aussi plus coûteux – augmentent la bande passante à une densité plus élevée en exigeant moins d’énergie, car ils convertissent directement l’électricité en lumière. Les modules émetteurs-récepteurs optiques Silicon Photonics 800G DR8 OSFP (Optical Small Form-factor Pluggable) d’Intel™ permettent de résoudre les problèmes de débit faible observés avec les modules optiques conventionnels à courte et longue distance. Ils sont disponibles avec des débits de 100, 200, 400 et 800 Go/sec.

Capacité à la demande

Pour en revenir à Dallas Love Field, l’aéroport n’entend pas en rester là et prend des mesures supplémentaires pour garantir à ses voyageurs l’accès à un réseau haut débit. En effet, son réseau LTE privé n’est qu’un des trois volets du projet déployé par l’aéroport pour résoudre le problème de connexion. L’accès mobile a notamment été renforcé par la mise en place d’un système d’antennes distribuées (DAS), c’est-à-dire une série de minitours de téléphonie mobile implantées dans tout l’aéroport afin d’amplifier le signal des principaux opérateurs. DAL a en outre effectué une mise à niveau de son réseau Wi-Fi en adoptant la norme Passpoint qui permet de basculer sur ce réseau sans authentification.

Pour Peterson, les efforts déployés par Dallas Love Field donnent déjà une idée de ce vers quoi tend l’accès aux données partout dans le monde. Cela laisse entrevoir un futur où l’accès aux données sera bien plus fluide et efficace, où les téléphones basculeront sans arrêt, en un clin d’œil et sans que l’on s’en aperçoive d’une bande de fréquence à une autre, d’un réseau téléphonique privé à un réseau Wi-Fi, à la recherche de la meilleure connexion disponible.

Dans le même temps, ajoute-t-il, les opérateurs ne seront plus limités à une partie spécifique du spectre des fréquences ou à des tours et équipements de téléphonie mobile particuliers. Au lieu de cela, la bande de fréquences et les équipements seront alloués dynamiquement au réseau qui a à ce moment-là besoin de capacité supplémentaire. « Il n’est pas toujours nécessaire de créer de nouveaux réseaux. Les réseaux existants peuvent communiquer entre eux et avec les téléphones en vue de créer la connexion requise à tel endroit et à tel moment », conclut-il.

Ces changements devraient faire de tous les aéroports – ainsi que des autres lieux très fréquentés où l’accès aux données est souvent compliqué – des lieux où les visiteurs peuvent rapidement se connecter aux réseaux de données dont nous sommes pratiquement devenus dépendants. Alors, il se peut toujours que votre vol ait du retard, mais au moins pourrez-vous en avertir vos proches et visionner une vidéo pour passer le temps.

À propos de l’auteur

David H. Freedman est rédacteur scientifique. Il est basé à Boston. Ses articles paraissent dans de nombreux médias, dont The Atlantic, Newsweek, Discover, Marker by Medium et Wired. Il est l’auteur de cinq livres, dont le plus récent, intitulé « Wrong », traite de l’échec de l’expertise.



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